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mardi 2 juin 2015

Projet Morat et sources historiques

Le projet Morat:

Une fois n'est pas coutume, un peu d'histoire, à la suite du projet Condottiere où le nombre de figurines peints ne nous a pas rassasié, on s'est lancé avec le Psiléte dans la peinture des troupes de la bataille de Morat. Le projet a pris un peu de retard.


Pour commencer le projet ( en fait c'est pas vrai.... on a commencé à peindre puis on s'est un peu renseigné ), j'ai acheté un peu de doc :


D'abord le plus facile a trouver, le livre de Pierre Streit sur la Bataille, ça  fait un moment que j'ai lu le bouquin, il parle des belligerants, des personnages notables, une étude bien structurée, les troupes et la bataille en elle même avec ces conséquences, une large introduction. L'auteur est un Suisse et un spécialiste des choses militaires .
J'ai apprécié la clarté du livre , mais je suis un peu resté sur ma faim. Il y a des remarques qui m'ont laissé perplexe: l'équipement des anglais durant la bataille ( utilisation de l’arbalète plutôt que de l'arc) , la position ambigu des troupes du comte de Romont.


Pour répondre a Stéphane sur la non uniformité des unités pour les Suisses, la réponse :

- Il y a un grand écart de richesses entre les cantons, les soldats levés dans les cantons les plus pauvres n'ont pas forcement d'habits de combat, pas de protections métalliques à par un casque , cette disparité va augmenter après la bataille de Grandson, les Suisses récupérant du matériel Bourguignon. voir illustration Osprey reprise en exemple dans le livre de Streit:


A gauche un soldat Suisse a la mode bourguignone, a droite, un soldat plus modeste sans armure .

Deuxieme source; la bataille de Morat de P.E. de Valliere.

On plonge vraiment dans l'epoque. La bataille  etant rapide, il y a plus de pages sur l'avant que le pendant, mais pour le premier livre aussi.

Premier point,  l'auteur parle rapidement de Grandson, pour lui, la retraite/fuite des troupes italiennes durant la bataille serait  liée a la trahison de leur chef Compobasso, acheté par Louis XI selon un chroniqueur de l’époque. Dans les articles que j'avais lus sur le sujet, on parlait plutôt d'une manœuvre de cavalerie mal interprétée par les fantassins. La vérité doit être entre deux. :)

Revenons a nos moutons et sur les troupes Suisses.le discours est plus patriotique dans ce livre,  pages : 130 à 145, une description des habitudes Suisses qui contraste avec les infos du premier livre.

- la société suisse de l’époque est articulée pour la guerre a laquelle il doit tout, dont les institutions militaires sont le fondement de la société.

- Chaque homme en état de servir gardait chez lui son équipement de combat en bonne place dans la maison, sous le contrôle des magistrats(!), aussi bien dans la maison du citadin que dans le chalet du berger. Des entrainements réguliers où ils apprennent a se battre, tirer a l’arbalète, manier des piques et hallebardes.

- le matériel : A 18ans, le jeune suisse (apte) recevait la chapelle de fer, la croix blanche cousue sur son pourpoint et la demi cuirasse. Donc le casque devait être plus ou moins standard.


- autre point intéressant, dans l'infanterie, on distingue les miliciens qui effectuent un service, on les appelle pour la campagne puis ils rentrent chez eux, et les volontaires (mercenaires soldats de métiers). Comme chaque ménage devait rendre disponible un homme pour le service, l'appel aux mercenaires permettait de se faire remplacer pour certains motifs. Des troupes de mercenaires étaient employées en permanence dans les grandes cités ainsi que pour les canonniers par exemple.

-  Le maniement de la pique.
Les Suisses qui utilisent la pique se battent en ordre très serré, tellement serré que les spectateurs bourguignons vont sous estimer le nombre de combattants suisses, le maniement de l'arme est tellement complexe qu'il nécessite une pratique constante. Ceux sont donc principalement des troupes de militaires quasi professionnelles.
La hallebarde est plutôt utilisée par les miliciens.

Petit anecdote page 72, l’épisode sur Baillod, baneret de Neuchatel qui défendit seul le pont du Theille; il aurait reçu comme récompense une chaine d'or, et une médaille représentant un porc epic avec la mention "Vires Agminis unus habet", si cela vous rappelle quelques choses.

- Pourquoi des couleurs d'habits différents (on en parle dans les deux livres...) : Les corporations et guildes militaires regroupaient les combattants dans les villes, et elles n'avaient pas les mêmes couleurs, a l’échelle de nos unités, on ne peut pas avoir une seule corporation pour une unité complète. on ajoute a cela la disparité supposé des vêtements des troupes des cantons ruraux.

- De plus; pour Morat, il est arrivé des troupes de tous les cantons et villes alliées, les unités tactiques ont été composées durant cette concentration , et , comme expliqué plus haut, les compétences martiales des combattants avaient de l'importance pour la composition de ces dernières.

Pour conclure, je suis parti sur le fait de mettre des couleurs différentes pour les vêtements des troupes de mes unités avec l’appui de ces données.

J'ai peut être mal compris certains points de ce petit article, je vous invite a lire les deux livres citées qui valent le coup pour ceux qui veulent en savoir plus sur la période, le débat est bien sur possible en commentaire.

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